Post-virus: le début de l'ère de l'altruisme pour les entreprises?
Bien que Donald Trump ait déclaré aujourd'hui qu'il souhaite revenir rapidement à une économie pleinement fonctionnelle, c'est justement le piège dans lequel nous ne devons pas tomber. En fait, le relooking doit être total. Et cela signifie que les entreprises peuvent et doivent faire le pas vers l'altruisme. Isaac Getz et Laurent Marbacher ont déjà écrit un livre à ce sujet l'année dernière.
Laurent Marbacher (gauche) et Isaac Getz (droite)
Le coronavirus est en train de bouleverser le monde. Il y aura un avant et un après. Pas l’avant et l’après que nous connaissons grâce aux publicités pour les postiches et les remèdes amincissants.
Même pas un avant et un après, comme nous l'avons appelé après les attaques terroristes du 11 septembre 2001 ou celles du 22 mars 2016. Non, un avant et un après qui iront cette fois-ci beaucoup plus loin et qui sont beaucoup plus lourds de conséquences.
Il n'est pas question de faire comme si de rien n'était
C'est pourquoi nous ne devons pas commettre l'erreur de vouloir tout régler le plus vite possible. Nous ne devons pas tomber dans le piège de vouloir revenir au "business as usual" le plus vite possible.
Nous devons maintenant profiter de la situation pour prendre le temps d'une réflexion approfondie. Pour ensuite choisir pour un relooking total. Certainement aussi dans les affaires.
Tout comme Isaac Getz et Laurent Marbacher, les auteurs du livre L'entreprise altruiste, je suis convaincu que l'altruisme profond - qui est diamétralement opposé à l'adagio de croître le plus possible et de faire des bénéfices le plus rapidement possible - est le seul choix possible pour les entreprises afin de perpétuer leur avenir même après la crise actuelle.
Malgré le fait que le président américain Trump, en particulier, plaide avec force pour un retour au système dont nous pouvons constater qu’il détruit les gens et la planète le plus rapidement possible, nous entendons aussi plus souvent l’appel à faire les choses différemment, à opter pour un nouveau capitalisme.
Un cri de détresse qui a déjà résonné ici et là et que j'ai souligné à maintes reprises dans de nombreux posts sur LinkedIn et dans des articles sur le re-story. Après tout, les penseurs le réclament depuis longtemps et de nombreux acteurs le font depuis bien plus longtemps qu'aujourd'hui. Dans leur livre, Getz et Marbacher citent de nombreux exemples. Ils soulignent le pouvoir de la coopération et de la solidarité humaine.
“Le pouvoir de la coopération et de la solidarité humaine peut faire des miracles, y compris dans l’économie.”
Lorsque SOL, le numéro 2 du nettoyage industriel en Finlande, dont les clients, hôtels et bateaux de croisière, ont été durement touchés en 2009, l'entreprise a décidé de donner un répit à ces clients en réduisant les prix de 10 %. Elle leur a donné le répit nécessaire pour éviter la faillite. Et, bien sûr, ils s'en sont souvenus.
De beaux exemples belges
Ce sont des exemples qui seront suivis. Egalement en Belgique. Le 24 mars, Energy Vision, par l'intermédiaire de son PDG Maarten Michielssens, a annoncé que l'entreprise resterait à la disposition de ses clients, que ses employés recevraient des soins supplémentaires et pourraient compter sur 100 % de leur salaire, et que tous les clients recevraient désormais de l'électricité gratuitement pendant deux mois.
L'altruisme prôné par Marbacher et Getz est donc appliqué en pratique par cette société, qui est unes des premières à le faire très concrètement. Cela portera sans aucun doute ses fruits après la crise.
“L’altruisme, c’est “le meilleur pour moi et le meilleur pour le monde, vont toujours de pair.”
C'est l'exemple de ce que Herman Toch et Ann Maes appellent dans The positive sum game dans un livre avec le même titre. Ce qui implique que les entreprises consentent un effort quotidien pour faire aller de pair "mieux pour moi et mieux pour le monde".
C'est la direction à suivre si nous voulons réinitialiser l’économie et le capitalisme. Ce sont ces histoires que nous voulons mettre en valeur sur notre plate-forme. Et les exemples se multiplient chaque jour.
Une initiative fantastique a également été prise, par exemple, par AG Consult, la société de Els Aerts et Karl Gillis. “Actie2020” est un appel chaleureux à toutes les entreprises en bonne santé à donner une partie de leur temps et de leur chiffre d'affaires à des œuvres de charité pendant la crise du coronavirus.
Le site web www.actie2020.be est une plateforme où les entreprises qui veulent aider et les organisations caritatives qui ont besoin d'une aide supplémentaire peuvent se retrouver. AG consult consacre 20 % de son temps à rendre plus conviviaux et plus efficaces les sites et la communication en ligne des organisations qui proposent activement des aides liées au coronavirus, et fait également don de 20 % du chiffre d'affaires qu'elle génère pendant cette période de confinement aux organisations caritatives, qui sont elles aussi en difficulté aujourd'hui.
Et la liste des entreprises qui entreprennent de telles actions s'allonge: Nomeo offre déjà un hébergement web gratuit aux organisations à but non lucratif dans le cadre de l'Action 2020 et Webhero aide les entrepreneurs en difficulté avec un site web temporaire gratuit.
Tous ces exemples de la crise de 2009 et de celle du Covid-19 ne sont pas de la philanthropie. Ces entreprises agissent solidairement pour le bien de leurs interlocuteurs économiques et de leurs salariés à travers leurs activités de cœur de métier.
Etonnamment, ces entreprises s'en sortent mieux pendant la crise - mais aussi quand la crise se termine. Elles sont alors entourées de vrais partenaires qui les soutiennent plutôt que de se retrouver seules et à genoux.
Avec Mischa Verheijden, je suis convaincu qu'après cette crise, l'ère de l'altruisme s'ouvrira également pour les organisations. Un altruisme sincère qui se traduit par des engagements tels que ceux annoncés hier par Energy Vision et AG Consult finira également par porter ses fruits sur le plan financier.
Crowdfunding
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